Lumière sur les différents visages de bénévoles qui s’engagent au service de l’Eglise catholique qui est à Lyon. Rencontre avec Paul Carrière, bénévole auprès des paroisses de Montchat (Lyon 3ème).

 

Quelle est votre mission au sein du diocèse ?
Rattaché par mon lieu de résidence aux paroisses de Montchat depuis 8 ans, je suis, depuis 3 ans, un des rares papas catéchistes. En effet, ma fille a souhaité, il y a 4 ans, s’engager sur le chemin du baptême ; nous nous sommes rapprochés de l’équipe paroissiale qui nous a accueillis avec beaucoup de simplicité et de chaleur. Lors de la rentrée scolaire, aux inscriptions au catéchisme, le père Michel Bourron était présent. Curé de notre paroisse, je l’ai connu 25 ans en arrière, lui, jeune vicaire à Caluire et Aumônier des Scouts, moi, étudiant et chef Scout de France du Poste Pionnier…
Cela fait du « bien » au cœur et à l’esprit de se retrouver ainsi. Mais aussi, des parents d’élèves de l’école de ma fille sont là, et donc, nous ne sommes pas seuls… Catéchisme et préparation au baptême me conduisent à revenir en Eglise...
Confiance des personnes, appels de ceux-là à participer, puis m’engager. C’est le moment. Un jour de juin 2009, un appel téléphonique de Michel Bourron me dit que l’équipe d’animation paroissiale pense à moi pour m’inviter à les rejoindre…
Aujourd’hui, c’est fait, et ainsi, je suis - à nouveau - ré-engagé mais… toujours très critique quant à l’institution "Eglise" dans laquelle je ne me retrouve pas vraiment. C’est cependant comme cela que j’ai été accueilli dans la paroisse et dans mon engagement auprès des plus jeunes.

Que vous apporte cette expérience aux plans personnel et professionnel ?
Au plan strictement personnel, je reste fort éloigné de l’Eglise, de son discours, de sa manière de faire, de s’exprimer. Il y a bien longtemps que je suis convaincu que sa façon d’exister est plus sujette à dispersion, voire division, que rassemblement unitaire. Il me paraît indispensable que l’Eglise se transforme et s’adapte au monde d’aujourd’hui. Dans le fond, les textes de Vatican II sont en friche et j’en appelle à revenir au chapitre Gaudium et Spes…
Notre foi à tous, du nord ou du sud, d’est en ouest, universelle est multiple. Et cela doit se vivre dans un monde sécularisé et confronté à bien des défis. Sans avoir peur…
Au plan professionnel, j’ai repris modestement l’idée de cohérence et de tentative de concilier attitudes et comportements aux idées et convictions. Ainsi, référent logement au sein de la délégation du Secours Catholique du Rhône, j’ai mis depuis un an mes compétences professionnelles au service de l’association, de ses bénévoles et des personnes accueillies.

Que diriez-vous à des personnes tentées par le bénévolat ?
Au regard de ma petite expérience récente, il me semble ESSENTIEL que « chacun mouille sa chemise » pour être un peu plus près de nos réalités sociales et économiques. Si nous ne sommes pas nous, les 35/50 ans, les passeurs actifs de la foi, nous manquons à notre devoir et à notre baptême. Nous ne sommes plus tellement nombreux.
Pour que cela change, allons-y, ensemble, pour que nous soyons un peu plus écoutés, entendus, car force est au principe de réalité.

Propos recueillis par Dominique Billiard, pour l’équipe bénévolat

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