Lumière sur les différents visages de bénévoles qui s’engagent au service de l’Eglise catholique qui est à Lyon. Rencontre avec Mireille Sainclair, laïque en mission ecclésiale.

 

Quelle est ou quelles sont vos missions ? Où ? Depuis quand ?
J’ai une lettre de mission depuis 10 ans : 6 ans en catéchèse sur Presqu’île Nord et Sud et depuis 2005 sur les 4 paroisses de Presqu’île Sud, à plein temps.

Ce qui m’a conduit au bénévolat ?
Quand j’étais en catéchèse à ½ temps, j’étais salariée. Je n’avais rien demandé mais l’archidiacre, désirait que je sois payée, vis-à-vis de mes enfants encore relativement jeunes à l’époque, et vis-à-vis de la personne qui pouvait être appelée à me succéder.
Et quand ma mission s’est rétrécie en catéchèse sur uniquement Presqu’île Sud, j’ai demandé au curé si je pouvais l’élargir en mission paroissiale. Mais il ne pouvait assumer seul mon salaire. Et c’est du fond du cœur, que je lui ai dit que ça n’avait pas d’importance.
Parce que j’ai cette grande chance de n’avoir pas besoin de gagner ma vie, et un mari qui accepte mon engagement

Que vous apporte cette expérience aux plans personnel et professionnel ?
Au plan personnel ? 20 ans de scoutisme à tous les échelons m’ont sans aucun doute appris le service, le don de soi. Nous travaillons avec l’équipe des prêtres dans une mutuelle confiance, une amitié. Au fil des jours, je gagne en confiance en moi. Je fais des choses que je ne pensais pas pouvoir faire et qui étonnent encore mon entourage. Ma mission me fait parfois peur, peur de ne pas y arriver devant l’étendue des tâches, devant la diversité des responsabilités… mais « à chaque jour suffit sa peine », et le soutien des prêtres est une grande aide.
Au plan professionnel ?
Je n’avais jamais pensé faire ça. J’étais orthophoniste de formation, mère au foyer, catéchiste, et avais commencé une formation théologique sur le conseil d’un ami mais n’envisageais rien de plus jusqu’à un appel du diocèse qui a changé beaucoup de choses.
Pour moi, ce n’est pas une profession, mais une mission, une participation –comme tout baptisé- à la vie paroissiale, à la mission des prêtres. J’essaye de les décharger au maximum des tâches matérielles, d’alléger leur quotidien de certaines tracasseries, de porter aussi avec eux le poids de certains soucis pour qu’ils puissent avoir le temps de rencontrer des paroissiens, d’apporter un témoignage, une parole, un réconfort

Ce que je dirai à quelqu’un tenté par le bénévolat ?
Il faut être réaliste et que ce bénévolat soit compatible avec la vie familiale et accepté par elle.
C’est une occasion de donner du temps, des compétences à une structure qui n’a pas forcément les moyens de s’offrir des salariés. L’Eglise est une famille, notre famille, et on aime donner du temps pour sa famille… Au-delà des apparences, c’est une liberté, l’expression d’un libre choix, pas conditionné par un salaire, renouvelé à chaque instant. Mon travail n’a pas « de prix », je ne suis pas tentée de l’évaluer à travers une feuille de paye.
La valeur de mon travail c’est la satisfaction de savoir que je contribue au fonctionnement de la paroisse. Pas un instant je n’ai regretté mon bénévolat, ni l’investissement qu’il demande… et c’est une joie de venir tous les matins !

Propos recueillis par Dominique Billiard, pour l’équipe bénévolat

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